L’objectif principal de ce projet est de valoriser la maquette du port de Nantes en 1900 située dans le musée d’Histoire de Nantes (salle 21) par le biais des nouvelles technologies.
Parallèlement à ce travail de médiation sur un objet de notre patrimoine, un projet plus global de recherche et développement a été mis en place avec des partenaires scientifiques de la région Nantaise pour concevoir de nouvelles méthodes de capitalisation du patrimoine.
L’objet historique…
La maquette du port de Nantes, réalisée en 1899 par Pierre Auguste Duchesne (1841-1933) pour l’Exposition Universelle de 1900, est imposante par sa taille (9,2 x 1,85 m) mais également par l’étendue du territoire qu’elle représente. En effet, la maquette entière couvre environ 3,5km² du port industriel de Nantes. Le musée d’histoire de Nantes a décidé d’améliorer la présentation de cet objet patrimonial, à l’aide d’outils interactifs, pédagogiques et technologiques.
Objectifs du projet…
L’objectif de Nantes 1900 est de concevoir une méthodologie structurée et reproductible dédiée à la valorisation scientifique d’objets patrimoniaux. Le dispositif muséographique met à disposition des visiteurs du musée des écrans tactiles situés devant la maquette, permettant, au moyen d’une interface spécifique, de naviguer de différentes manières au sein du corpus de documents (par thématique, points d’intérêt, zones géographiques, etc.).
Le dispositif dans le musée…
Au-dessus de la maquette, 4 vidéoprojecteurs connectés au serveur informatique permettent de couvrir l’intégralité de la surface pour l’affichage des zones lumineuses : retour lumineux sur la maquette, dépendant des actions de l’utilisateur.
Ce dispositif peut être déployé sur d’autres objets car le nombre d’écrans et de vidéoprojecteurs est variable. L’ensemble est piloté par la partie logicielle, disponible sous licence libre.
En visite libre, l’interface tactile multi-points se compose de plusieurs éléments visuels et interactifs : image de fond, carrousel de sources historiques… Depuis cet écran, le visiteur peut sélectionner une zone. Lors de la sélection d’une zone, l’application calcule, grâce au modèle 3D virtuel, le calque lumineux correspondant à afficher sur la maquette.
Quel accès à la connaissance historique ?
Deux niveaux d’accès à l’informations pont prévus : un premier niveau affiche les quartiers de la ville puis les éléments du quartier sont proposés à la sélection. Dans le cas de la sélection d’un éléments non renseigné dans la base de données, un message indique qu’il est possible d’ajouter de l’information.
La base de données, qui capitalise l’ensemble des connaissances historiques relatives au territoire représenté par la maquette, s’appuie sur plusieurs centaines de sources iconographiques (cartes postales, photographies, estampes, etc.) consultables en ligne. Le système va même plus loin puisqu’il permet une évolution dynamique du contenu par la participation de public non-expert qui vient enrichir les connaissances disponibles autour de cette maquette historique.
Le modèle conceptuel de la base de données permet de stocker des informations spatiales et temporelles. L’élément de base est une fiche dédiée à un élément de la maquette (bâtiment, bateau, entreprise) ou une thématique particulière (les points, les chantiers navals, la métallurgie…). Des méta-données simples (titre, description, auteur, mots-clés) sont associés à ces éléments.
Une des particularités de la base de données est qu’elle propose des liens entre les éléments identifiés de manière manuelle par les historiens ou de manière automatique à partir de mots-clés. Cela permet au système de proposer aux utilisateurs des pistes exploratoires relatives à la recherche.
L’ensemble du système est géré par un serveur informatique hébergeant la base de données en ligne du projet. La mise à jour des contenus est automatique.
En plus de ce dispositif à destination du public, un système de gestion de contenus dédié aux médiateurs du musée a été mis en place. Il s’agit d’un logiciel d’administration permettant de préparer un scénario de visite à l’avance. L’équipe de médiation peut donc accéder aux fiches de la base de données ainsi qu’à l’ensemble du fonds iconographique et programme un badge RFID avec l’ensemble du contenu nécessaire à la visite guidée. Une fois devant la maquette, le médiateur pourra prendre le contrôle d’un ou l’usineur moniteurs qui affichera le contenu pré-programmée pour la visite.
Enfin, présenter des contenus gérés dynamiquement extraits d’une base de données accessible en ligne est l’une des principales innovations de ce système. Une mise à jour des contenus de la base de données est automatiquement répercutée dans l’application sans avoir à tout reprogrammer. Il s’agit là d’une avancée novatrice dans le domaine de la muséographie numérique et digital, une contribution vers les Digital Humanities.
L’interdisciplinarité…
Pour la mise en place de ce projet, différents domaines de compétences ont été mis en jeu. Une des premières étapes, en 2009, a été la numérisation 3D de la maquette effectuée par l’IRCCyN. Depuis 2010, des équipes informatiques œuvrent à la conception d’une base de données adaptée au projet. À partir de 2011, l’équipe « histoire » du projet, notamment du centre François Viète d’épistémologie, d’histoire des sciences et des techniques de l’Université de Nantes, a effectué des recherches poussées parmi les collections des différentes institutions concernées pour constituer le corpus documentaire ; et une réflexion sur les scénarios d’utilisation, l’interactivité et la navigation, a été menée. Afin de créer le système à base de connaissances final, une thèse CIFRE a été montée entre le laboratoire IRCCyN et le musée. Une expérience unique adaptant un dispositif industriel au cadre d’une institution muséale.
Plus d’infos….
Un ouvrage réalisé par l’ensemble des acteurs de Nantes1900 a été écrit pour expliquer les 2 volets : l’objet muséographique et le projet scientifique. ISBN 978-2-906 519-49-7
Téléchargeable gratuitement ici : http://boutique.chateaunantes.fr/produit/nantes-1900-la-maquette-du-port